Au-delà des mots...

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Regarder le monde

samedi 10 février 2018

Ma vie au cul des courses (enfin, là, y'a que le galop...)

Mon métier (journaliste spécialisée tous azimuts dans l'équestre et l'hippique) m'a amenée à accepter de donner du temps au temps. Parce que ceux que je devais interviewer, prendre en photo, dont je devais comprendre le travail, chronophage, s'étaient levés à 4 ou 5 heures du matin, quel que soit le temps.
Le plus drôle (enfin, souvent j'ai pas trouvé ça drôle ni très respectueux) c'était que moi je m'étais levée à... 3 heures du matin pour les suivre dès 4 ou 5 heures du matin, quel que soit le temps...
Alors les "Moi Madame, je travaille", souvent ça m'a joyeusement gavée parce que si j'avais pu être au soleil et à la plage plutôt qu'au cul des chevaux, dans la boue, perdue pour trouver un centre équestre ou une piste d'entraînement à Trifouillis-les-Bleds, le tout grassement payée..., j'aurais parfois juste préféré !
Je n'ai jamais dit même "Moi aussi je suis au travail" ou, plus sincèrement, "Ben oui, j'm'emmerdais à 3 plombes du mat' et j'ai préférer me les geler sur une piste...".
J'ai fait les ITV, bu de la lavasse en guise de café à 9 heures du mat', pisser dans les boxes (une coutume !), témoigné de ces métiers, vu des chevaux magnifiques, d'autres moins, des euthanasies en piste, des jockeys pleurant et pourtant montant pour la course suivante, des tonnes de crottins, des kilomètres de bandes de repos, de couverture... et j'ai aimé, profondément, sans une once, aujourd'hui, de regrets.
Si, celui de ne pas avoir donné le gagnant à un tout petit parieur si solitaire, si paumé, celui qui va se refaire à la prochaine...
Rigolade (intérieure) quand je partais pour Vincennes dans les cars qui transportent les parieurs et dans lesquels j'entendais, rituellement, "de toute façon les journalistes c'est des vendus et des enculés...". Une fois, une seule fois, j'ai demandé à mon voisin pourquoi tant de haine. Réponse : "C'est comme ça Madame, faut les connaître !"
Euh, bon, on est arrivés !

Parce que c'était mon travail...

Le coude à coude, l'arrache.

L'immense Micheline Leurson, première femme jockey en France
(amateure puisque non autorisée à être professionnelle). La classe, en tout.

Jean-Jacques Guyon. La générosité même. Je pouvais déranger notre médaillé olympique (avec Pitou) n'importe quand. "Tu m'appelles quand tu veux...". Je l'ai fait. Merci.

Un certain Yves Saint-Martin. Une légende...

J'ai oublié son nom... Mais respect d'être une femme qui veut gagner sa vie
dans ce milieu si dur, si masculin
.

Le parieur...

Saint-Cloud...

Gentleman.

Tout commence là...

et parfois, après des milliers de boxes récurés, on devient un jockey star (Christophe Soumillon). Parfois !

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