Au-delà des mots...

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Regarder le monde

lundi 10 décembre 2018

L'homme qui n'a pas peint de chevaux

Tout l'intérêt d'un blog, selon moi, est de se poser des questions que personne ne se pose... et sur lesquelles je n'ai pas de réponse !
La fantaisie de laisser son esprit voleter d'idée en idée, de rencontre en rencontre.
Aussi, de la merveilleuse exposition Country Life, qui a fermé ses portes le 2 décembre au musée de la chasse et de la nature à Paris, à la délicieuse biographie de Jean-Jacques Audubon par Henri Gourdin, me suis-je posé une question fondamentale : pourquoi ce naturaliste franco-américain (1785-1851) dont le moindre dessin vaut aujourd'hui une fortune n'a-t-il jamais dessiné, peint un cheval ?
La question méritait attention...
Cet homme a parcouru des milliers de kilomètres... à cheval pour observer, dessiner, peindre les oiseaux d'Amérique, a peint moult portraits de la gentry anglaise pour financer son imprimeur, a pleuré de toute son âme lorsqu'il lui a fallu vendre Barro, ce cheval "exceptionnel" dont le Journal et les Episodes vante les performances, a participé à des centaines de chasses en mondaine compagnie au Nouveau Monde...
Et rien, pas même l'ombre d'un sabot, d'une encolure...
Pendant ce temps ses (presque) contemporains Stubbs, Marshall, Grant immortaliseront le noble animal (et en vivront bien) outre-Manche, tandis que ses confrères français Delacroix et Géricault, davantage dans la tourmente des emportements, lui feront une place majeure.
Mais JJ Audubon, jamais...
Pas un volatile ne lui échappera, plus tard les Quadrupèdes, mais de canasson, pas l'ombre.
Parmi vous, les sourcilleux se récrieront que, lui, c'était cette faune sauvage qu'il voulait "retenir", décrire. Pas la Country.
Et certes cela est vrai !
Mais vous ne m'ôterez pas de l'idée qu'il aurait pu "nous" faire un petit croquis, une esquisse mignonne !
Trop proche de lui peut-être, trop familier...
Alors des sternes, des goélands, des canards, des loutres, des bisons en-veux-tu en voilà...
Le cheval, même non apprivoisé (il en croisera chez les tribus indiennes qu'il côtoie et qu'il apprécie), reste et restera un grand absent...
Je vous avais prévenus : j'ai le droit absolu de me poser des questions pour lesquelles je n'ai aucune réponse.
La fantaisie...
Une délicieuse lecture...


Benjamin Marshall (1768-1835) : Country Life en diable !

Bison à la Audubon.



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